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LA PRISE EN CHARGE DES NOUVEAUX-NES DE MERES DIABETIQUES PDF Imprimer Envoyer

Toutes (futures) mamans que nous sommes, nous avons déjà une certaine idée de ce qu'est une grossesse de femme diabétique, avec sa préparation, sa prise en charge particulière, ses risques...

Cet enfant chéri, avant même sa conception, est l'objet de toutes les attentions et nous sommes prêtes à tous les efforts du monde pour mener à bien notre grossesse jusqu'à l'accouchement, jusqu'à ce moment où enfin, « il » ou « elle » sera face à nous.

Mais une fois né, quel est le programme pour bébé ? Nous ne pensons pas forcément à poser ces questions au gynécologue, ou redoutons parfois les réponses... : Vais-je pouvoir le garder avec moi à la maternité ? Va t'on surveiller ses glycémies après la naissance ? Et s'il fait des hypoglycémies ? Comment cela se passe-t-il s'il doit être emmené en service de néonatalogie ?

Bien sûr, il n'existe pas de réponse unique à ces interrogations.

La prise en charge des nouveaux-nés de mères diabétiques diffère en fonction des hôpitaux, des équipes médicales et des spécificités de chaque service, mais les principes de cette prise en charge sont globalement identiques, l'objectif étant toujours le même : assurer la santé de bébé.

Soins au bébé de mère diabétique à peine néQuels sont les tous premiers soins dispensés à votre bébé à la naissance ?

Que vous accouchiez par voie basse (voies naturelles) ou par césarienne, que ce soit à terme ou de façon prématurée, il y aura toujours un médecin pédiatre présent en salle de naissance pour accueillir votre bébé, l'examiner et lui dispenser les éventuels soins nécessaires :

Le pédiatre écoute le coeur et les poumons pour s'assurer des fonctions vitales pendant que la sage-femme va essuyer bébé, lui nettoyer le nez si besoin, et très rapidement lui faire une glycémie capillaire.

Pourquoi doit-on surveiller la glycémie de votre enfant à sa naissance ?

Le principal risque à la naissance, pour un enfant de mère diabétique, est le risque d'hypoglycémie.

Durant la vie in utero, le pancréas du bébé est déjà fonctionnel et produit de l'insuline. L'enfant étant « nourri » via le cordon ombilical ; il reçoit donc des nutriments issus du sang de la maman. Ainsi la sécrétion d'insuline du foetus est dépendante de la glycémie de la maman : quand la maman est en hyperglycémie, le bébé produit plus d'insuline pour compenser et inversement.

A la naissance, le cordon ombilical est sectionné et le bébé ne reçoit plus le glucose contenu dans le sang de la maman.

Si la maman était en hyperglycémie dans les toutes dernières heures avant l'accouchement, le pancréas du bébé risque de continuer à produire beaucoup d'insuline ; et là c'est l'hypoglycémie.

Cela indique, au passage, l'importance d'avoir des glycémies les plus normales possibles, certes durant toute la grossesse, mais aussi dans les tous derniers moments précédant la naissance car elles conditionnent en partie les premières glycémies de bébé. Toutefois, il arrive que bébé fasse des hypoglycémies même si maman a des dextros parfaits juste avant la naissance !

La nature garde sa part de mystères que la médecine ne peut pas toujours anticiper !

Inutile donc de se culpabiliser... Mener une grossesse diabétique n'est pas de tout repos et il est certain que vous aurez fait tout votre possible pour que bébé vienne au monde dans les meilleures conditions.

Les premières glycémies de bébé sont ainsi imprévisibles... c'est pourquoi il est primordial de les surveiller.Couramment, une glycémie sera faite juste à la naissance, puis surveillée de manière très rapprochée durant les toutes premières heures, avant de pouvoir être espacée progressivement.

(Par exemple : surveillance tous les ¼ d'heure durant la première heure ; puis toutes les heures pendant les 2-3 heures suivant la naissance ; puis toutes les 3h pendant 48h et ce sera progressivement espacé à 4 fois par jour, puis 2 fois... jusqu'à ce que ce ne soit plus nécessaire.)

Cela sera adapté bien sûr en fonction des glycémies de l'enfant. Chez les bébés, les glycémies ne sont pas prises au bout des doigts, bien trop petits, mais aux talons, sur les bords extérieurs.

 

Quand tout va bien

Si la glycémie est bonne, bébé reste avec maman à la maternité.

Qu'il soit nourri au sein ou au biberon, on proposera des repas rapprochés 8 à 10 fois par jour en moyenne.

Quelles solutions quand votre nouveau-né est en hypoglycémie à la naissance ?

Pour parler d'hypoglycémie, encore faut-il connaître sa valeur. Quelle définition de l'hypoglycémie chez le nouveau-né ?

Là encore, la réponse n'est pas homogène et chaque hôpital détermine un seuil d'hypoglycémie. Il faut toutefois savoir que les valeurs sont bien plus inférieures chez les bébés que chez les adultes : ainsi, en moyenne, pour un nouveau né à terme on considèrera qu'il y a hypoglycémie en dessous de 0,40 ou même 0,35 g/L.

Selon les protocoles des établissements, il y a plusieurs solutions possibles visant toujours à resucrer l'enfant afin de retrouver une glycémie normale. Ces mesures peuvent être pratiquées au sein de la maternité, ou nécessiter une hospitalisation de bébé en service de néonatologie.

Voici un exemple de protocole :

- Faire boire une solution sucrée immédiatement, puis proposer la première mise au sein ou un biberon de lait maternisé, s'il n'y a pas de désir d'allaitement ou encore si la maman n'est pas en état de donner le sein juste après la naissance (césarienne sous anesthésie générale par exemple)

-Contrôle de la glycémie 20 à 30 min après :

-si la glycémie est correcte, pas besoin d'un nouveau resucrage. On recontrôle une heure après.

-si la glycémie est encore basse ; on va de nouveau resucrer l'enfant et modifier le régime alimentaire en l'enrichissant en glucides : ajout de compléments (type dextrine maltose) dans les biberons de lait artificiel ou biberons proposés en plus du sein.

 

Si votre bébé doit aller en néonatalogie

Lorsque les hypoglycémies persistent dans le temps malgré les premières mesures ci-dessus, ou si l'enfant refuse de boire ; l'hospitalisation en service de néonatalogie s'impose car il va falloir alimenter l'enfant par sonde gastrique. Il s'agit d'une petite sonde fine en silicone, introduite par le nez ou la bouche, qui descend jusque dans l'estomac. C'est indolore mais potentiellement désagréable et pouvant occasionner des réflexes de nausées.

Resucrage de bébé né de mère diabétique par sonde L'intérêt de cette sonde est que le lait peut être administré en continu ; ainsi il y a un apport de glucides constant, permettant d'éviter les hypoglycémies entre les repas. La sonde n'empêchera pas, pour les mamans souhaitant allaiter, de mettre bébé au sein en complément. La plupart des bébés ne sont aucunement gênés par la présence de la sonde et tèteront volontiers. D'autres, moins gourmands, prendront moins bien le sein pour la simple raison que le lait apporté par la sonde les rassasient et leur coupe l'appétit !

Si l'alimentation par sonde permet de stabiliser les glycémies, on maintiendra ce dispositif quelques jours, jusqu'à ce que l'enfant puisse s'en passer. Partant d'une alimentation continue par sonde dans les premières heures, on évolue progressivement vers une alimentation normale, à intervalles réguliers.

Par exemple : Un enfant est nourri en continu durant son premier jour. Le lendemain, si les glycémies sont bonnes, l'alimentation va devenir discontinue avec des petites périodes de jeun

Ainsi, schématiquement :

9h -------------} 11h ---} 12h --------------} 14h ---} 15h

repasjeun repas jeun

Si les glycémies sont toujours bonnes après ces périodes de jeun ; le surlendemain on augmentera leur durée.

9h ---} 10h -------------} 12h ---} 13h --------------} 15h

repas jeunrepasjeun

 

Et ainsi de suite jusqu'à arriver à la durée d'une tétée « normale » de 20 minutes environ, en moyenne huit fois par jour. C'est à ce moment que la sonde peut être retirée, et remplacée par une alimentation totale au sein ou au biberon. Cela prendra ainsi 3 à 5 jours en moyenne, en fonction de la tolérance de bébé. C'est à la fois long pour les parents, mais très court car le corps de bébé va très vite s'adapter, et en seulement quelques jours l'équilibre glycémique se sera régulé.

 

La perfusion

Si l'alimentation par sonde gastrique ne suffit toujours pas à normaliser les glycémies de bébé, l'alternative est alors d'administrer une solution à base de glucose par voie veineuse, c'est à dire par perfusion. Cela nécessite la pose d'un petit cathéter dans une veine (généralement de la main ou du bras) qui pourra être maintenu en place quelques jours. Lorsque les glycémies seront stables, la perfusion sera diminuée progressivement et pourra être arrêtée. La perfusion n'empêchera pas non plus de mettre bébé au sein ou de prendre des biberons, mais la sonde gastrique sera bien souvent maintenue également.

La vie quotidienne en service de néonatalogie

Une seule règle : pas de panique ! Dans les services de néonatalogie, on entend des bébés qui pleurent, des bips-bips de tous les côtés, et quand on arrive dans la chambre de son bébé on voit des appareils, des écrans et des fils dans tous les sens...

bb-mere-diabetique Outre la présence de la sonde gastrique et/ou de la perfusion, bébé est sous surveillance par cardio-monitorage. Cela ne veut pas dire qu'il ne va pas bien ; c'est juste une mesure de précaution, un moyen de le surveiller en continu.

La présence de maman et de papa est autorisée 24h/24h dans tous les services. C'est un droit que personne ne peut vous refuser (Charte de l'enfant hospitalisé) . Néanmoins, pour les autres visiteurs (grands-parents, amis...) les règles sont propres à chaque établissement et les visites bien souvent limitées. Maman peut être présente et participer aux soins quotidiens de bébé avec l'infirmière : bain, change, soins de cordon... L'infirmière qui s'occupe de votre bébé est là pour vous guider, vous épauler et répondre à vos questions. Elle effectue également les soins spécifiques : pose et surveillance de la sonde gastrique et/ou de la perfusion, alimentation par la sonde, surveillance des glycémies, mesure la tension artérielle...

Vous rencontrerez le médecin responsable de votre enfant qui vous tiendra informé de son évolution.

La sortie

Une fois les glycémies stabilisées et ne nécessitant plus de soins particuliers, bébé peut quitter le service de néonatalogie. Il retournera auprès de maman à la maternité si celle-ci est toujours hospitalisée, ou rentrera directement à domicile si maman est déjà sortie. Certains établissements disposent de chambres mères-enfants, ou encore de chambres d'hébergement parental, vous permettant de rester auprès de bébé jusqu'à sa sortie.