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Etre déclaré(e) travailleur handicapé ?


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Bonjour,

J'étais ce matin à la médecine du travail et le médecin m'a dit qu'on pouvait faire une demande pour être reconnu travailleur handicapé, celà amème la "sûreté" de l'emploi car le licenciement est surveillé et l'employeur paye moins de cotisation.

J'hésite :grat: .

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Coucou Lucie.

Faire la la demande de reconnaissance RQTH (Reconnaissance de la Qualité de travailleur handicapé), c'est remplir un dossier et l'adresser à la maison du handicap. le dossier passe en commission et le statut t'est accordé ou pas.

S'il t'est accordé (pour les DID, tous ceux que j'ai vu en visite n'en avaient pas), tu es reconnue travailleur handicapée.

Tu es protégée vis à vis du licenciement économique, tu fais partie des dernières qu'on peut licencier (avec les DP, délégués syndicaux); un licenciement pour faute reste possible. Un licenciement pour inaptitude médicale aussi.

Ce statut te protège si ton employeur en est informé. Personne ne t'oblige à l'informer.

Je ne sais pas si ta boite connait des difficultés économiques et s'il y a des risques de licenciement, auquel cas effectivement la démarche est intéressante.

Dans ce cas dans la partie "projet de vie" du dossier, tu peux argumenter de ta peur de perdre ton emploi et du fait que ta maladie te limitera dans ta recherche...

Sinon, et tout particulièrement si ton entourage professionnel ne connait pas ton DID, méfie toi. Nous n'avons pas un handicap qui se voit, et autant un patron qui voit une RQTH chez un paraplégique comprend le pourquoi du comment, autant chez quelqu'un qui a l'air comme les autres, le patron se méfie. IL soupçonne vite la maladie mentale, la dépression...

Typiquement, je dis aux personnes qui ont un handicap non visible de ne jamais faire état de leur statut en entretien d'embauche, sauf patron au courant et démarches d'aménagement en cours. La plupart des employeurs ont surtout peur d'être emm...avec de l'absentéisme à répétition, et la prime à l'embauche de 5000 euros ne pèse pas lourd face à cette peur. Si tu postules dans une entreprise de plus de 20 personnes et à priori dans un grand groupe la situation est différente et les DRH savent l'importance d'avoir "le quota de handicapés"...

Mais ça reste à double tranchant.

Ceci dit, je conseille aussi aux salariés qui ont un handicap non visible d'en parler (de leur reconnaissance), au bout d'un an, ou plus, bref une fois qu'ils ont fait leurs preuves, si ça peut intéresser le patron.

Voilà. A ta disposition si tu as des questions.

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C'est la même chose, mais dans le dossier tu peux demander plusieurs choses différentes, ça va de l'orientation en ESAT à la prise en charge des enfants en Institut spécialisé, en passant par la fameuse RQTH...

Ceci dit si ton employeur est de ta famille et que ton poste n'est pas menacé, et qu'il n'y a pas d'aménagements à faire, la seule utilité peut être si l'entreprise a plus de 20 salariés. En gros tu lui fais un cadeau...

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En général c'est accordé pour 5 ans et renouvelable. Mais tu n'es en aucun cas tenue de le dire à l'employeur, aucun dossier ne te suit dans ta carrière et ne te stigmatise (pour la fonction publique je ne veux pas m'avancer, je connais moins...)

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Merci Kao pour toutes ces infos.

J'avais compris que l'employeur avait une diminution des cotisations.

Bof je ne sais pas trop bien quoi faire en tout cas je en trouve pas que le diabète soit handicapant tout de même. Contraignant certes!

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Sylvain : j'adore mon boulot, si je me reconvertis un jour, ce qui est très probable quand même, ce ne sera certainement pas dans un des 2 domaines que tu cites...

Leonie : les employeurs , à partir de 20 salariés (équivalent temps plein je crois) doivent employer 6% de travailleurs reconnus handicapés. Pour chaque "unité manquante", ils sont lourdement taxés et ces taxes servent à financer les organismes qui aménagent des postes pour maintenir dans l'emploi ou intégrer des salariés handicapés.

Beaucoup de boites n'ont pas ou peu de salariés handicapés et donc, pour une boite de plus de 20 salariés, si tu as ce fameux statut alors que tu es en poste, que tout se passe au mieux et que tu n'as pas du tout besoin d'aménagement ou quoi que ce soit, finalement tu offres à l'employeur une unité de plus dans son quota de salariés reconnus travailleurs handicapés, sans contre-partie sinon une petite protection contre le licenciement.

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Merci pour ta réponse Kao. Ma réponse est beaucoup moins fine et argumentée : personnellement je ne ferai pas une telle demande, le diabète n'étant pas pour moi actuellement un handicap et que je ne veux tirer aucun bénéfice secondaire de mon diabète. De plus, je pense qu'on ne peut pas dire d'un coté "on est comme tout le monde blablabla" et par ailleurs demander à être reconnu comme travailleur handicapé :fou: .

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Je ne suis pas d'accord. Je n'en fais pas une question d'éthique. Le bénéfice secondaire d'une RQTH est bien innocent et ne lèse personne. Je pense surtout qu'il est important de savoir les tenants et les aboutissants, et le côté "double tranchant".

Je n'ai pas fait la demande parce que je n'en vois pas du tout l'intérêt dans mon cas mais si je le voyais je n'hésiterais pas.

Parce que certes j'ai une vie qui me plait et que je suis heureuse, mais le KT, l'insuline, les hypers, les hypos, l'épée de Damoclès des complications, les grossesses, le suivi, les césas dues au DID font que non, je ne suis pas "comme tout le monde" (puis vers chez moi les femmes "comme tout le monde" se soignent à la cure de raisin et à l'homéopathie quand vraiment elles sont très malades, et accouchent à la maison en écoutant des chants de dauphins.)

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Je n'ai rien à dire si ce n'est que ces échanges m'apprennent plein de trucs, qui me seront peut-être utiles plus tard. Merci :)

Pareil :)

Je vois l'intérêt dans la conjoncture actuelle :rouge:

Une petite question : un did bien équilibré, sans complication peut il être déclaré travailleur handicapé ?

en d'autres termes, la pathologie en elle même est t'elle suffisante pour être déclaré travailleur handicapé ?

ou dans le dossier, il faut démontrer en quoi la pathologie est handicapante pour le type de métier que l'on fait ?

Je comprend ta réaction Leleette, mais en même temps, quand les emplois sont menacés et que tout le monde est prêt à tout pour sauver sa place (y compris l'intimidation, et la diffamation), je crois qu'il ne faut pas avoir de scrupule...pour une pathologie qui est là.

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Une petite question : un did bien équilibré, sans complication peut il être déclaré travailleur handicapé ?

en d'autres termes, la pathologie en elle même est t'elle suffisante pour être déclaré travailleur handicapé ?

C'est la commission de la cotorep qui en décide, ça dépend je pense effectivement du travail mais peut-être aussi du genre de demandes qu'ils ont et des raisons avancées.

Je n'ai jamais vu de DID avec une RQTH. En même temps j'en vois peu. Mais il y a des cas où je l'aurai trouvée justifiée, chez un jeune aux 3*8 par exemple.

Je comprend ta réaction Leleette, mais en même temps, quand les emplois sont menacés et que tout le monde est prêt à tout pour sauver sa place (y compris l'intimidation, et la diffamation), je crois qu'il ne faut pas avoir de scrupule...pour une pathologie qui est là.
Moi aussi je comprends cette réaction de fierté qui est légitime. En même temps je trouve que ça amène du grain à moudre à une certaine forme de banalisation de la maladie et du handicap de l'autre que beaucoup de monde a tendance à faire, et ça je déteste.

J'entends souvent des employeurs me dire..."Cotorep, Cotorep, oui mais quand on est VRAIMENT, handicapé..."

ou des patients "Moi qui n'ai jamais profité, jamais été en arrêt de travail..."

Parce que les autres, quand ils sont arrêtés, c'est pas parce qu'ils sont malades mais parce qu'ils veulent profiter du système ? Et Où commence le handicap ? A la tétraplégie ? Avant, on est juste "profiteur ?"

HS : un dernier mot sur les "bénéfices secondaires". Avec la pratique je pense de plus en plus que les fameux "bénéfices secondaires" sont encore un concept médical haïssable. Il y a des gens qui vont essayer de tirer parti de tout sans aucun scrupule, la maladie comme le reste. Mais ils ne sont pas si fréquents et il y a sinon une réaction humaine qui est en quelque sorte la reconnaissance de la diminution que nous amène la maladie et l'acceptation que si il y a quelque chose de bon à en retirer, pourquoi pas. Je trouve culpabilisant d'exiger que les patients acceptent tous les inconvénients et doivent refuser "les bénéfices secondaires"...

(comme un tiers temps pour les examens, par exemple...)

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Juste une remarque. Je constate depuis longtemps que la différence de point de vue sur cette question correspond souvent au fait d'être devenu diabétique à l'âge adulte ou d'être devenu DID enfant ou ado. Les premiers sont souvent favorables au fait de demander un statut de travailleur handicapé si besoin, même sans complications, les seconds sont en général contre sauf en cas de grosses complications.

Sans vouloir en tirer des conclusions simplistes, ils sembleraient que ceux qui sont devenus diabétiques à l'âge adulte, voient mieux ce qu'ils ont perdu en le devenant vu qu'ils ont vécu plus longtemps sans la maladie. Ceux qui le sont depuis plus jeunes, n'ont finalement pas vécu longtemps sans et pour eux le diabète est devenu une force supplémentaire pour se battre. Souvent, ils ne se sentent pas différents des non-diabétiques d'ailleurs et ne voient pas tous les efforts supplémentaires qu'ils ont du fournir pour y arriver. Inconsciemment également, ils choisissent souvent une activité professionnelle (même s'ils s'en défendent) dans laquelle le diabète ne complique pas les choses. C'est également un peu les mêmes explications niveau acceptation. Ceux qui le sont devenus à l'âge adulte ont souvent plus de mal que ceux qui le sont devenus enfants.

Sinon, je suis du même avis que Leelette. Je ne me suis jamais senti différent en étant travailleur diabétique. Pas handicapé du tout. Mais tout dépend de l'activité professionnelle.

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Je ne me suis jamais senti différent en étant travailleur diabétique. Pas handicapé du tout. Mais tout dépend de l'activité professionnelle.

Pareil en ce qui me concerne (étant devenue diabétique à 23 ans)...avec deux petits bémols cependant :

- la grossesse diabétique, qui m'a semblé, très difficile à concilier avec l'activité professionnelle.

- la grande hésitation dont je fais preuve pour m'installer à mon compte (Je m'en sens capable "intellectuellement" mais là, le diabète me freine fortement, comme dans l'idée que je dois garder de la disponibilité pour m'occuper de mon capital santé, et ne pas m'user dans mon travail...c'est pas pour ça que je me sens handicapée...)

:)

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- la grande hésitation dont je fais preuve pour m'installer à mon compte (Je m'en sens capable "intellectuellement" mais là, le diabète me freine fortement, comme dans l'idée que je dois garder de la disponibilité pour m'occuper de mon capital santé, et ne pas m'user dans mon travail...c'est pas pour ça que je me sens handicapée...)

:)

justement dans ce cas (travailleur indépendant, chef d'entreprise), être déclaré travailleur handicapé apporte qq avantages. Je ne sais plus lesquels mais un copain avait fait ça il y a qq années au moment de monter sa boîte.

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C'est également un peu les mêmes explications niveau acceptation. Ceux qui le sont devenus à l'âge adulte ont souvent plus de mal que ceux qui le sont devenus enfants.

On en avait déjà parlé je crois. Je crois qu'il faut nuancer fortement, ça dépend des gens.

Devenir diabétique à l'âge adulte (28 ans pour moi), c'est une acceptation plus rapide, adulte et qui n'a rien changé dans mon travail, pas de rejet de la maladie, pas de période d'Hb haute comme pour certains adolescents. Faire avec grâce au traitement, approfondir et comprendre, maîtriser la bête, expliquer aux autres, une matière de plus à enseigner.

Quand on appartient à l'une ou l'autre de ces deux catégories, juvénile ou après, on a peut-être du mal à se comprendre l'autre et on brosse un tableau rapide qui ne vaut pas pour tout le monde ;) Personnellement, je ne me sens pas concernée par les enfants diabétiques, parce que je ne l'ai pas été, mais concernée pour leur montrer l'avenir possible, oui.

Ensuite, que l'étiquette handicapée soit liée à l'acceptation du diabète, je n'en doute pas, mais pas forcément à un âge du diabète...

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