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carine24

Mon mari et la pompe

    64 messages dans ce sujet

    Moi il sait pas trop comment m'aider et moi je n'ai pas trop envie qu'il m'aide.

    Parfois je lui reproche de ne pas assez se soucier de mon diabète et pourtant je ne suis pas sure d'avoir envie qu'il s'investisse plus. Le paradoxe.... :blonde:

    La pompe il n'y a jamais touché. Je pense comme toi Carine qu'il était plus impliqué quand j'étais sous injection.

    Par contre il a testé la pose d'un KT sur son ventre pour voir l'effet que ça fait :fou:

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    Sympa Guilhem !! :)

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    Quel beau sujet lancé ce matin Carine ! :yes:

    On se rend compte combien chacune réagit différemment à la fois en fonction d'elle meme , de son passé , de son conjoint , de son entourage ... c'est très intéressant de vous lire.

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    Que d'avis différents :fou: autant que de DID et de maris sûrement :clin:

    Pour ma part, je suis de l'avis de Pauline, un rdv avec mon homme me rappellerait trop les consultations enfant/ado où j'avais l'impression de passer un examen à chaque fois :groumf:(mais y'avait jamais de bonbons en récompense :grimace: )

    Mon mari sait ce qu'il y a à savoir, quand je suis passée sous pompe, il est venu à la pose du premier cathé à la demande de l'infirmière et j'ai été très surprise qu'il en sache autant. Elle lui a demandé de faire une injection de glucagon sur un support d'éducation et il l'a fait comme si c'était son quotidien, alors que je n'en ai jamais eu besoin.

    Il connaît l'essentiel, les gestes d'urgence, les risques, etc... mais ne s'en mêle pas et je ne le supporterai pas de toutes façons. Et puis, il est absent la moitié de l'année en gros, donc vaut mieux que je fasse sans lui.

    D'ailleurs, il est plié quand Marvin regarde mon lecteur et me demande combien j'ai car il sait que ça m'énerve... mais bon, c'est mon fils et je ne sais pas où il a entendu ça :toh:

    Delph a bien résumé, on a le mari dont on a besoin :fleur:

    Carine, parlez-en, demandes lui ce qu'il voudrait faire, s'il veut venir aux consultations à l'hôpital aussi...

    Tiens-nous au courant :calin:

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    Je crois qu'il va venir sur le forum pour donner son point de vue.

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    J'espère que nos points de vue ne t'ont pas blessé Carine! En tout cas, ce n'était pas l'intention!

    Je crois que parfois, j'aimerai que Thomas en sache plus et qu'il s'investisse plus, et parfois je m'en moque!

    Plein de bisous!! :calin: :calin:

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    D'ailleurs, il est plié quand Marvin regarde mon lecteur et me demande combien j'ai car il sait que ça m'énerve...

    Julie :mdr::mdr: je vois ça d'ici !!

    Il est doué ton homme. Peut-être le côté militaire aussi : sang-froid et efficacité, gestion de l'urgence ça les connaît...

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    Comme toi carine, mon conjoint et moi nous sommes connus avant mon diabète. Ensuite il y a eu les injections... mais déjà là je crois que mon homme se sentait largué, même si il est carrément venu suivre le cours de diététique à l'hôpital lorsqu'on a découvert mon diabète. C'est peut-être dû au fait que ma formation de biologiste faisait que la théorie je l'avais déjà, et que du coup je ne lui ai pas laissé le temps de me rattraper, imaginant peut-être qu'il acquerrait les connaissances avec le temps... j'attends toujours... Il m'a bien accompagnée chez le diabéto les premiers temps, m'a soutenue face aux bêtises que me disait ce diabéto (alors que j'étais enceinte et en hypos permanentes), et puis j'ai changé de diabéto, trouvé une perle et peut-être que comme j'étais enceinte ça s'est tellement compliqué qu'il m'a laissé gérer seule et a décroché. J'aurais toutefois adoré qu'il sache faire une injection, même si je ne veux pas qu'il les fasse, mais juste au cas où. J'adorerais qu'il sache manipuler mon autopiqueur et mon appareil de glycémie... ça pendant mes accouchements, il était sensé maîtriser (c'était prévu en tout cas pour mon dernier, puisque je devais déjà gérer la pompe, pendant un accouchement dans l'eau sans péri... c'était la répartition des tâches prévue :clin: ) mais ce fut trop laborieux pour considérer qu'il savait le faire :groumf: Donc lorsque je suis passée sous pompe pendant ma dernière grossesse, je ne pense pas qu'il se soit senti plus mis à l'écart que sous injection. Lorsque je suis repassée sous injections, il n'y a pas eu de différence. De toute façon il ne sait toujours pas calculer les glucides, et ça pourtant, ce serait tellement utile... alors ok il ne serait sans doute pas capable de gérer mon diabète àma place, c'est pas nécessaire de toute façon, mais c'est juste que j'apprécierais que lui sache (et personne d'autre). Et puis ça me rassurerait qu'il connaisse bien mon diabète au cas il m'arrivait un truc, pour qu'il puisse me soutenir à l'hôpital face à la méconnaissance de certains médecins (oui parce que quand on se retrouve à l'hôpital, on n'est rarement en état d'avoir assez de force pour imposer son point de vue). Ou alors bêtement si un jour je me sens submergée, que je peux plus supporter de faire moi-même mes injections et que j'ai besoin de l'aide de quelqu'un (Je connais quelqu'un à qui c'est arrivé). Par contre c'est quand même la personne de mon entourage qui s'y connaît le plus dans mon diabète, ça a aussi un impact énorme sur sa vie et il n'a pas besoin des détails pour savoir ce que ça représente. De ce point de vue là, si il exprimait le besoin de m'accompagner chez ma diabétologue, ça ne me dérangerait pas.

    Je peux donc comprendre que ton homme sente une différence, mais si tu as envie qu'il puisse suivre comme avant, essaie peut-être de lui expliquer comment sont définis tes basals, le fonctionnement de la pompe (tu n'as pas peut-être le mode d'emploi pour qu'il le bouquine?), finalement, c'est peut-être juste qu'il lui manque des infos, ensuite ça revient au même que n'importe quelle diabétique sous injection qui ne dit pas à son conjoint quelle insuline elle utilise à quel moment, quelles doses, etc... (Et moi je trouve ça vraiment craquant qu'un époux s'investisse dans le traitement de sa conjointe, tant que ça reste un soutien apprécié )

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    C'est rigolo de voir le clivage entre celles qui ont connu le diabète étant enfant et celles qui l'ont découvert plus tardivement. Et pourtant je n'ai jamais été fliquée mais le diabète fait tellement partie de nous, il a tellement grandi avec nous qu'on n'a pas forcément l'envie, ni même conscience qu'on peut le partager. Peut-être aussi parce qu'on nous apprend à devenir le plus rapidement possible autonome avec nos traitements ?

    Pour ma part, je ne conçois pas que mon conjoint soit aux premières loges pour mon traitement ou alors en cas d'urgence (glucagon ou bonne hypo) ou d'impossibilité absolue (accouchement par ex, les 2 mains dans le platre, etc.).

    Une phrase de ma mère me revient quand j'étais plus jeune. Elle me disait souvent : "si je pouvais, je prendrai ta maladie" quand je disais que le diabète me saoulait. C'était sa facon maladroite à elle de me soutenir (ou pas). Or, il est à moi mon diabète et à personne d'autre, quoi que l'on en dise. Je ne demande pas que l'on me soulage du traitement lorsque je dis simplement mon ressenti.

    Plus prosaïquement, c'est bête à dire mais quand on voit que l'on passe 6 mois pour obtenir un rdv chez son endoc, bah j'ai pas envie d'avoir mon conjoint qui pose des questions plus basiques sur la maladie. J'ai des questions techniques, parfois un ras le bol que je n'exprime que là bas. Ce doit être différent lorsque le conjoint apprend en même temps que soi la maladie. L'apprentissage se fait en même temps et l'on doit se poser les mêmes questions à peu près en même temps. Je sais que l'hopital cardio à Lyon fait des sessions d'éducation thérapeutique avec les conjoints. Et ca me parait un lieu adapté (en plus du WE AFFD !) pour qu'un conjoint puisse poser ses questions.

    Déléguer une partie de sa maladie revient pour moi à ne pas avoir l'intégralité du plaisir que j'ai quand je vois une bonne hb par exemple, ou cette petite satisfaction que j'ai lorsque j'ai une PP à 1,11 tout pile (je vois nettement moins souvent le 2,22 désormais :rouge:). C'est ma victoire sur la maladie, pas celle d'autrui, même si c'est mon alter ego. Un peu comme un marathon où tu aurais une lièvre devant (mais qui ne fait que 5km de la course!). Il t'aide sur une partie de la distance mais ça gâche un peu le plaisir de la victoire.

    J'en ai discuté avec mon sirop préféré ce soir et on était en phase (on a vraiment le mari dont on a besoin! Delph :yes:) et il m'a sorti une métaphore marrante. Pour lui, influencer d'une manière ou d'une autre mon traitement du diabète c'est un peu comme s'il avait un droit de regard sur mes choix de fond de teint et autres produits de maquillage. Qui est il pour apprécier et savoir ce qui me convient le mieux? Un trait d'eyeliner raté, c'est un bolus foiré! Et je suis bien plus compétente que lui pour savoir au quotidien ce qu'il me faut.

    C'est aussi une manière de ne pas trop inclure le diabète dans la vie de couple et celle de la famille (pas envie de projeter cette connaissance sur mes enfants ou du moins suffisamment pour qu'ils comprennent ce que j'ai sans que cela ne les inquiète non plus)... Comme dirait Maxilase, le moment où il a le plus de contact avec ma pompe, c'est dans notre intimité. Et ça lui suffit amplement! Le diabète, un élément parmi tant d'autres dans nos vies.

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    Que d'opinions et de couples différents !

    Quand j'ai lu ton post, Carine, j'ai carrément posé la question à mon mari. Car nous sommes dans le même cas : quand nous nous sommes connus, j'étais déjà sous injection. Petit à petit il s'est mis à me faire mes injections le soir. Je gardais celles du matin et celle du midi.

    Mais depuis 1 an et demi, avec la pompe, il n'a plus besoin de me faire d'injections, et il ne me viendrait pas à l'idée de lui demander de changer mes KT. Alors je lui ai demandé comment il le vivait en lui expliquant ce que ton mari t'avait avoué.

    Il m'a dit qu'il comprenait tout à fait son ressenti car il avait le même et je ne m'en doutais même pas ! Comme toi. Il se sent un peu mis de côté, puisqu'il n'a plus rien à faire, il se sent "inutile" alors qu'avant il se sentait utile, impliqué. Mais par contre, il voit bien que je me sens beaucoup mieux avec ma pompe alors il préfère quand même ça.

    Pour les visites chez ma diabéto, pareil, il ne m'est jamais venu à l'idée de l'emmener. Par contre, lors de ma grossesse, j'ai adoré quand il a donné un cours de diététique aux cuisines de l'hôpital en faisant un scandale monumental devant la minuscule pomme de terre noyée dans la sauce qu'on m'avait servie. Il connaissait parfaitement les quantités de glucides que je devais avoir, et on était vraiment loin du compte. :groumf:

    Autre surprise de sa part : je suis allée seule la première fois à la Journée Arthur (où j'ai rencontré Pounine et Séverine qui m'ont donné envie de m'inscrire ici :clin: ) seule, car je n'ai pas pensé à lui demandé de m'accompagner car j'étais persuadée que ça l'ennuierait. Mais en 2014, quand je lui ai dit que j'y allais et que j'ai dit en plaisantant "tu viens avec moi ?" il m'a répondu "oui", mais sans plaisanter, lui. Et, je l'avoue, ça m'a surprise mais surtout fait très plaisir.

    Maintenant même si au quotidien il ne sait rien de mon diabète, il ne connait pas mes bolus, ne sait pas quand je change mes basals, je lui montre de temps en temps mes courbes (du Freestyle, pas celles auxquelles vous pensez, coquines ! :mdr: ) et il se félicite avec moi lorsque j'ai mes résultats de HB1ac.

    Je sais que si quelque chose n'allait plus du tout, je pourrais compter sur lui. Tout comme vous toutes avec vos maris. Et c'est le plus important !

    En tout cas, ils pourront parler de cela dans moins d'un mois, lors de notre week-end, et je crois qu'il a hâte de rencontrer vos maris !

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    Ici, 35 ans de diabète, :mamie: , un conjoint rencontré alors que j'étais majeure et vaccinée (légalement et diabétiquement parlant) et ça ne me viendrait pas à l'idée de lui faire faire quoi que ce soit de technique... Oui, il est impliqué, gère au quotidien une partie des tâches ménagères/les enfants/ l'administration (ce qui en soit n'a rien d'anormal!) et est souvent le premier à me dire que je ferais peut-être bien de me poser et me faire une glycémie... Mais pour tout le reste, je sentirais vraiment ça comme une forme d'ingérence!

    (qu'il me fasse une dextro -en appuyant comme un malade- by night? :boxe: )

    Quant à mes entretiens avec la diabéto, c'est un moment vraiment privé, comme tout examen médical mais plus encore celui ci où j'évoque mes difficultés, où je finis souvent en larmes parce que c'est l'un des seuls moments où je peux exprimer à quel point je suis fatiguée... Je conçois qu'il puisse être utile que les conseils médicaux soient entendus par tout le monde, mais je tiens vraiment trop à mon autonomie et mon indépendance pour avoir quelqu'un à mes côtés!

    Je pense que tout ça dépend effectivement de la sensibilité de chacune et de l'âge du diabète...

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    1.C'est rigolo de voir le clivage entre celles qui ont connu le diabète étant enfant et celles qui l'ont découvert plus tardivement.

    2.J'en ai discuté avec mon sirop préféré ce soir et on était en phase (on a vraiment le mari dont on a besoin!

    1. j'ai pensé la même chose ... l'impact est différent selon l'age d'arriver du diabete dans la vie il me semble, pou rcelle qui on tdecouvert le diabète avec leur conjoint je comprends aisement qu'ils se soient implique de manière plus concrete...

    après discussion avec mon cheri : au debu til avait besoin de comprendre.. maintenant c'est transparent... invisible mais il y a toujours une vigilance sans interventions que je nommerai "abusives"

    2. j'adore mdr en te lisant :mdr:

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    En tout cas, ce qui est bien, c'est que cela ouvre le dialogue dans tous les couples sur un sujet que l'on n'aborde pas tous les jours ! Merci Carine !! :fleur:

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    Wouaw quel sujet, merci Carine de l'avoir posté ! :yes:

    Ici :amour: a découvert le diabète en même temps que moi (on est ensemble depuis plus de 20 ans :rouge: ), mais ce n'est pas pour autant qu'il intervient dans son traitement :grat: Il le connaît, sait réagir en cas d'urgence, poser un capteur sur le bras, m'a fait les dextros toutes les heures lors du 1er accouchement, me suggère parfois (plutôt à propos mais pas tout le temps :piednez: ) de faire une glycémie, et voilà, ce que je trouve tout à fait suffisant. Il ne m'a jamais fait d'injection (sauf de glucagon) ou de paramétrage de pompe ou pose de KT.

    Il m'a quand même dit un jour que le diabète lui permettait de se sentir "utile" pour moi (lors de mes hypos sévères), c'est idiot mais ça m'a beaucoup touchée.

    Si je réfléchis à une différence de relation pré et post pompe, je dirais que le diabète s'est fait plus discret dans ma vie après la pompe (car pas besoin de se piquer N fois par jour), et donc on en a certainement moins parlé, ce qui est sans doute plus agréable pour nous 2 :epaules: . En tout cas, il l'a acceptée dans mon schéma corporel plus rapidement que moi !

    Le sentiment de mise à l'écart qu'il m'a avoué, le fait qu'il me dise qu'il préférait quand j'étais sous injections, ça m'a fait drôle. Je suis tellement mieux sous pompe !

    Tu m'étonnes que ça t'a fait drôle ! C'est étonnant :grat:

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    Bonsoir, bonne nuit, bonjour... (je ne sais pas trop où on en est).

    Etant donné les proportions prises par l'intervention de Carine24, moi, son vénérable et sympathique époux, je me suis senti obligé d'intervenir. Pas tant pour ajouter une pierre à l'édifice que pour clarifier deux ou trois points. Du moins surtout pour ne pas passer pour un flic, ou un amant éconduit au profit d’une pompe à insuline alors que jusqu’ici je maniais si bien le stylo à insuline.

    En fait, je sais bien que ce que j'ai pu dire à carine24 l'autre jour (on le résumera pour le moment par un simple "le passage à la pompe m'a totalement laissé de côté") peut avoir de multiples interprétations, alors qu'elle n'en a qu'une, la mienne, qui évidemment n'engage que moi et restera à jamais très personnelle. Il ne me viendrait pas non plus à l'idée de faire de mon cas particulier, une généralité établie pour tous. Ce serait d'autant plus idiot que je suis déjà plutôt particulier.

    *** texte supprimé par les modératrices ***

    Qu'on soit diabétique ou conjoint de diabétique, qu'on le veuille ou non, cette seule différence sur un sujet si intime qu'est la maladie en général (et le diabète en particulier) interdit une liberté totale de parole, un égocentrisme forcené, bref, demande trop de retenue, pour ne pas s’enfoncer dans un dialogue de sourds

    *** texte supprimé par les modératrices ***

    C’est d’ailleurs pourquoi je ne suis jamais intervenu sur ce forum, voire même que je lui porte un certain désintérêt en façade, alors qu’il s’agit certainement d’un endroit où Carine passe parfois énormément de temps, voire de bons moments. C’est un lieu privilégié, un sanctuaire, où mes appréciations n’ont pas vraiment leur place.

    *** texte supprimé par les modératrices ***

    Carine et moi , c’est le diabète qui nous a connus quand nous avions déjà une certaine maîtrise de notre couple.

    Je sais que l’emploi du « nous » en choquera plus d’une (ou d'un), mais il est de mon point de vue, une réalité totale. Brutale presque. Je n’ai au cours de ces trois ans et demi rencontré qu’un seul « conjoint » dont l’épouse est devenue diabétique après que leur couple se soit établi. Il s’agit du grand-père de Carine. Et quand il a pu s’épancher avec moi « d’égal à égal » il m’a exprimé des sentiments que je partageais, et sur lesquels je n’avais pas encore mis de mots. Cette angoisse permanente de mal faire, qui doit rester silencieuse, parce qu’elle est à la fois peu constructive, totalement ridicule en comparaison de la maladie elle-même, et qu’elle peut paraître n’être qu’une petite réaction égoïste de petit garçon malade qui voudrait qu’on le plaigne autant que le malade est plaint. Mais pour mieux l’illustrer je peux partager mon expérience personnelle en quelques mots : un soir Carine m’appelle de l’hôpital en pleurs, persuadée que sa vie est foutue, qu’elle va perdre ses pieds, la vue, n’arrivera jamais à se faire ses injections toute sa vie, et qu’il faudra arrêter tous les petits plaisirs pour se lancer dans une vie d’ascète. Chaque couple a sa géographie, la nôtre était très particulière, et si je voulais être du moindre secours, il fallait en changer tous les contours. Je ne parle pas de détruire le confort des habitudes, mais de chambouler un équilibre déjà fragile pour être plus présent.

    Mes premières rencontres avec des médecins ont été les suivantes : Monsieur, voici une fiche pour équilibrer vos menus, faîtes attention aux hypoglycémies la nuit, voici une boîte de Glucagon, le tout dans un charabia incompréhensible et en moins de dix minutes. Il me fallait à la fois digérer une multitude d’informations et de termes inconnus, tout en paraissant assez solide pour que Carine compte sur moi. Mais pour quel résultat : passer toutes mes nuits, les trois mois suivants, à me réveiller pour vérifier qu’elle ne soit pas dans le coma ! et à me demander au cours de ces insomnies à quoi de toute façon reconnaître une hypoglycémie nocturne ! Je n’ai eu que deux soulagements dans mon approche de la maladie : son diabéto et la rencontre avec les « mamans diabétiques » à Picherande il y a trois ans. Juste écouter certaines de vous, et les voir « plus libres » que ne le voulait la découverte de la maladie six mois plus tôt. Juste observer certains conjoints (et je dois avouer que les détachements contrôlés de Monsieur Libellule, Monsieur Julie ou Monsieur Fabienne m’ont fait un bien fou). Alors oui, je me suis attaché au diabéto de Carine sûrement plus qu’il ne fallait, sûrement même qu’il aurait été mieux que je dispose de mon propre diabéto (ou que Carine en trouve un autre et que moi je garde celui-là). Sûrement qu’il pourra paraître stupide et inconvenant de dire que c’est le nôtre. Mais ce que je trouve inconvenant et stupide, moi, c’est que le grand-père de Carine vive depuis plusieurs années avec une angoisse dont il ne peut dire le nom, s’empoisonnant à l’idée de faire de la route, à l’idée d’une hypoglycémie nocturne dont il connait vaguement le nom et imagine vaguement les symptômes. Je trouve encore plus inconvenant et stupide que l’on puisse penser qu’il s’en plaint quand il l’évoque.

    Ce diabète a été le nôtre pas juste parce qu’il a fallu que je change mes habitudes, parce que j’ai perdu dans la foulée une trentaine de kilos, parce que je me suis mis à faire la majeure partie des injections de Carine qui déteste se piquer ou craint toujours d’oublier son injection ou parce que je suis devenu copain avec le diabéto. Ce diabète a été le nôtre parce qu’on s’est retrouvés tous les deux en même temps face à un océan inconnu, certainement pas le même océan, certainement pas le même bateau, l’un en zodiac, l’autre en galère, mais le même inconnu, désespéré, désespérant, et pauvre en glucides. Elle dans tout l’effondrement qu’est l’annonce de cette maladie. Et moi à côté d’une Carine effondrée plus proche du parent à qui l’on apprend que son enfant à une maladie grave que du conjoint.

    L’autre jour pendant que j’errais comme une âme en peine dans les stands du congrès de la société francophone du diabète, on m’a demandé si j’étais type I ou type II. J’ai répondu pince sans rire que j’avais un diabète gestationnel par couvade. C’est un peu ça. Je suis un peu malade par procuration, mais d’autre chose, d’effets secondaires collatéraux qui ne pèsent a priori pas grand-chose dans la balance face à un préavis de grève du pancréas.

    Donc pendant longtemps, j’ai piqué Carine. Depuis trois ans et demi, je gère les repas quotidiens, et j’enrage de savoir qu’il suffit que je m’absente un weekend pour que les repas partent en cacahuète. J’ai suivi l’évolution de ces glycémies, avant la grossesse, puis pendant la grossesse et même après, comme un amoureux des stats. Et puis, j’ai fait des injections, des injections, des injections. Et Carine est passée à la pompe.

    Je ne le vis pas comme un mal être, ce n’est pas ça. Déjà, il se trouve que ce passage à la pompe est intimement lié à une grossesse qui s’est mal terminée et dont ni l’un ni l’autre nous ne nous sommes vraiment remis. Une fois cet élément évoqué, j’apprécie à juste titre la nouvelle « liberté » que la pompe a offerte à Carine. Cependant, cette liberté qui est aussi la mienne (parce que ce n’était pas non plus un plaisir de piquer matin, midi et soir) je la vis surtout comme une mise à l’écart. J’avais jusqu’alors une responsabilité que je n’ai plus, une gestion de la maladie (qui pour les raisons évoquées plus haut était indirectement la mienne) sur laquelle je n’ai plus aucune intervention. Autant le corps médical m’avait intoxiqué avec mille descriptions défaitistes et alarmistes plus décourageantes que constructives au déclenchement de la maladie, autant je me suis senti comme une pièce inutile, un intervenant de trop, un gêneur dans le rapport de Carine à sa pompe et donc à « son » diabète. J’insiste sur l’article possessif, parce que du jour au lendemain ce n’était plus le nôtre. Et je ne pense pas que ce soit une réaction disproportionnée. L’intrusion du diabète dans la vie de Carine a provoqué des disproportions dans ma vie et dans celle de sa fille, et pas beaucoup ailleurs. Mais pour l’avoir évoqué avec Nana, elle aussi, a vécu le passage à la pompe comme un défaut d’intervention, ce ne sont pas ses mots, mais dans l’idée, il y a maintenant Maman et son diabète, quand il y avait avant Maman et son traitement. Une possibilité d’agir en moins contre un état qui a modifié nos rapports.

    Après chacun réagit à sa manière, mais cette façon d’être partie prenante était importante pour moi, et la pompe me l’a retirée. Voilà, c’est tout. Ce qui ne m’empêche pas d’être partie prenante autrement, ni même de penser que le confort de la pompe vaut mieux que l’acharnement des aiguilles.

    Et pour finir et rebondir sur la métaphore de Maxilase (qui comme chacun sait, est mon dieu et mon idole), je n’ai pas connu Carine maquillée. Et c’est ensemble qu’on est entrés chez Sephora. Un trait d’eyeliner raté quand on voit les proportions que ça peut prendre, je préférais encore penser que c’était moi qui l’avait loupé.

    ***

    Message des modératrices :

    Certaines parties de ce message ont été supprimées afin de respecter l'éthique de ce forum et le respect des individus.

    ***

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    On doit faire partie des bizarres nous : did enfant et relativement traumatisée par la lourdeur du suivi et de l'entourage, et pourtant aujourd'hui j'apprécie l'implication et le soutien de mon mari :grat:

    Sûrement parce qu'il le fait tellement différemment des parents... et sûrement aussi parce que j'ai muri moi aussi !

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    c'est très personnel et puis je remarque que souvent on a le mari dont on a besoin :red: et quand il y a de l'amour, chacun sait où il doit être

    par contre visiblement TOUS nos hommes savent faire ce qu'il faut si on en a besoin :fleur:

    Je crois que Delph a très bien résumé ! Ici le DID a été diagnostiqué alors que nous étions ensemble depuis 3 ans et demi. Mon mari connaît le DID mais me laisse gérer injections, calcul des glucides (tout en me demandant à chaque fois combien je veux d'aliments glucidiques quand il les prépare). Il est venu une seule fois à un rdv diabéto, par hasard, puisqu'on devait aller aux urgences de la maternité juste après.

    Je n'éprouve pas du tout le besoin qu'il soit là pour gérer le traitement au quotidien (je crois que je le prendrais même très mal s'il le proposait) mais il prend toujours naturellement le relais quand j'en ai besoin, pendant mes accouchements, pendant mes grosses hypos, la nuit... Il a découvert l'ITF en même temps que moi et j'ai apprécié qu'il explique lui-même à ma belle-famille que c'en était terminé des repas calibrés avec une montagne de féculents et zéro sucre.

    Je ne suis pas sous pompe mais si j'y passais, il me semble que ça rendrait peut-être la maladie plus présente pour lui : pour l'instant, tout le matériel lié au diabète est sur ma table de nuit, alors qu'une pompe ferait entrer le diabète dans le lit conjugal ! Je pense que comme pour tout le reste, il s'y adapterait, en gardant la distance qui me convient, présent quand il le faut.

    Merci Carine pour ce post, et quel talent pour l'écriture Maximgar :bravo:

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    Merci Carine pour ce post, et quel talent pour l'écriture Maximgar :bravo:

    +1 :calin:

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    Ce post fait émerger de nombreuses questions auxquelles j'avoue n'avoir jamais pensées. Surtout le beau texte de Maximgar...

    Mon conjoint et moi étions ensemble depuis presque 10 ans quand le diabète est apparu. On faisait des travaux chez nous, j'étais en pleine écriture de ma thèse et soudain, tout s'est arrêté pour se concentrer sur cette chambre d'hôpital. Les médecins ont très peu parlé avec lui du diabète et passés les premiers moments, moi non plus en fait. Je n'ai jamais pensé un instant allé avec lui chez le diabéto ni lui demander de faire mes injections. On a regardé comment se servir du Glucagon (mais sans le tester en vrai pour l'instant, heureusement) et puis c'est à peu près tout. Je compte mes glucides toute seule, me fais mon injection plus ou moins discrètement et voilà...

    En fait, on n'a rarement évoqué directement la question du diabète, sauf quand j'ai craqué parfois (aussi incroyable que ça puisse paraître, ça m'arrive :mdr: ). Et on n'en parle que très peu : je n'en fais pas un mystère (injections à table - même au restau!) mais cela reste tacite. Je ne lui ai donc jamais demandé comment il voyait la maladie, le traitement, son ressenti face à l'annonce, etc. Mais je vais le faire !

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    je me souviens lui avoir dit quelques jours après la découverte de mon diabète (le premier soir où nous redormions ensemble en rentrant de l'hôpital : "si tu veux partir, c'est maintenant ... si tu restes, il va falloir apprendre à faire avec"

    et finalement, c'est ce que nous avons fait ensemble

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    pounine

    Déléguer une partie de sa maladie revient pour moi à ne pas avoir l'intégralité du plaisir que j'ai quand je vois une bonne hb par exemple, ou cette petite satisfaction que j'ai lorsque j'ai une PP à 1,11 tout pile (je vois nettement moins souvent le 2,22 désormais :rouge:). C'est ma victoire sur la maladie, pas celle d'autrui, même si c'est mon alter ego. Un peu comme un marathon où tu aurais une lièvre devant (mais qui ne fait que 5km de la course!). Il t'aide sur une partie de la distance mais ça gâche un peu le plaisir de la victoire.

    :yes: GIRL power!

    C'est aussi une manière de ne pas trop inclure le diabète dans la vie de couple et celle de la famille (pas envie de projeter cette connaissance sur mes enfants ou du moins suffisamment pour qu'ils comprennent ce que j'ai sans que cela ne les inquiète non plus)... Comme dirait Maxilase, le moment où il a le plus de contact avec ma pompe, c'est dans notre intimité. Et ça lui suffit amplement! Le diabète, un élément parmi tant d'autres dans nos vies.

    complètement :fleur: le diabète c'est mon affaire! le reste c'est la vie "normale" :fleur:

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    --> un couple bien soudé :yes: vous avez affronté ensemble! c'est en effet pas très courant! :rouge:

    --> On aime Pounine comme elle est, on aime Carine aussi comme elle est :rouge:

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    Delph : En 10 secondes car au taf, on se connait bien et ce n'est pas a prendre comme cela. On peut avoirdes avis differents et bcp s'apprécier! C'est ca les amis non? :clin:

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    Je trouve fabuleux de voir la multitude de comportements et de ressentis !

    Sûrement autant que de diabétiques et de conjoint de diabétiques :)

    Encore merci Carine pour avoir lancer un post aussi vivant :yes:

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    Delph : En 10 secondes car au taf, on se connait bien et ce n'est pas a prendre comme cela. On peut avoirdes avis differents et bcp s'apprécier! C'est ca les amis non? :clin:

    :yes: tout à fait !

    Très beau texte Maximgar, merci de nous livrer ton ressenti, c est rare que nos conjoints le fassent, encore plus à l écrit :clin:

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